La Française partenaire de l’exposition de Yann Arthus Bertrand mettant à l’honneur ses 50 ans de carrière.
- Pourquoi sommes-nous ici ?
Nous sommes ici pour trois raisons, la première des raisons c’est que La Française est partenaire de l’exposition de Yann Arthus Bertrand. C’est une rétrospective de 50 ans de carrière et ce qui m’a frappé lorsque j’ai vu ses photos la première fois, c’est qu’il y a des paysages, il y a de la faune qui a très probablement disparu du fait de l’impact de l’homme sur la planète, ça c’est la première des raisons.
La deuxième, c’est cette phrase de 2002 de Jacques Chirac qui fait écho en moi et qui dit « notre maison brûle et pourtant nous regardons ailleurs ». C’est vrai c’était en 2002, il y a 17 ans et rien n’a été fait. Enfin, la troisième raison c’est que dans notre secteur de la gestion d’actifs, on parle de plus en plus d’ISR et que je veux pouvoir en parler au nom de La Française.
- Comment traitez-vous ce sujet de l'ISR à La Française ?
Je vais répondre comment mais tout d’abord ce que je vous propose c’est de répondre à la question : Pourquoi, pourquoi on le fait à La Française et pourquoi on s’y intéresse ?
On s’y intéresse par ce qu’on pense que dès lors que la taxe carbone sera mise en place auprès des entreprises, et bien les entreprises verront leurs valorisations grandement modifiées. C’est donc facile à comprendre, si je suis une société pétrolière dont la valorisation est aujourd’hui constituée des actifs qu’ils ont dans le sous-sol, dès lors que je ne pourrais plus les extraire et bien évidemment que je vaudrais beaucoup moins. Si je suis une entreprise qui conçoit des produits en Europe, les fabriques en Asie et les rapatrie en Europe, on voit bien que si on met une taxe carbone sur les transports la société vaudra beaucoup moins. Donc, il y a une démarche en ce moment qui s’appelle la démondialisation, la relocalisation, si on relocalise il y aura une hausse des prix, il y aura une inflation, c’est ce que l’on attend tous aujourd’hui de l’inflation, suivie évidemment d’une hausse des taux. Comment doit-on faire, et bien on ne s’intéresse qu’à l’impact carbone, qu’à la taxe carbone.
- Pourquoi une stratégie bas carbone ?
Selon nous, c’est le seul secteur sur lequel il faut se "battre". Si je prends les trois critères ESG (Environnemental, Social et Gouvernance) sur le E on doit pouvoir se battre. Vous devez avoir en tête que 1 million d’euros investit sur MSC EYE WORLD, c’est 130 tonnes de Co2 générées à l’année. On comprend donc bien qu’il faut trouver des sociétés qui nous permettent d’améliorer cet impact, voir de devenir neutre en carbone. Parmi ces entreprises on doit pouvoir trouver des entreprises qui améliorent leur profitabilité et donc construire un portefeuille qui soit performant.
- Vous avez en portefeuille Wal-Mart ou UPS. Pas très ISR, non ?
Oui, nous avons en portefeuille des sociétés qui peuvent paraître pas tellement ISR. Ce qu’il faut ajouter c’est qu’à La Française l’approche que nous avons est plus pragmatique qu’intégriste, c’est à dire que nous sommes là pour accompagner des entreprises dans leur transition énergétique. Je peux donc classer les entreprises sur trois grands thèmes d’investissements :
le premier serait, « je suis mauvais élève mais je me soigne » donc c’est l’exemple de Wal-Mart qui en améliorant sa chaîne logistique a fait 1 milliard de dollars de gains que l’on retrouve dans le cours de l’entreprise. Mais, ça peut être aussi UPS qui en ayant des véhicules électriques peut intervenir dans tous les centres villes dans le monde et a pu permettre de gagner des parts de marché et également de faire un gain de 400 millions d’euros, donc je suis mauvais élève donc je me soigne.
Après j’ai tous les gens qui aident les mauvais élèves à se soigner, ça va être Panasonic, Schneider, qui vont donner des solutions types batterie à UPS par exemple.
Et puis j’ai les gens qui sont vertueux, qui ne produisent pas de CO2, typiquement ce sont des gens qui font des énergies renouvelables je pense à Vestas, donc je suis mauvais élève mais je me soigne, je soigne et je suis vertueux, et cela doit nous donner un portefeuille performant et neutre en carbone.
- Concrètement au sein de votre gamme, la stratégie bas carbone, cela donne quoi ?
Lorsque que l’on parle de la stratégie bas carbone, vous comprenez bien que c’est un enjeu qui est global. Notre première action a été de monter un fonds action monde, ce fonds action monde existe depuis 3 ans. Ensuite nous avons monté pour la clientèle retail, un fonds zone Euro et enfin nous avons un projet de fonds obligataires.
- Quid des performances financières ?
Alors quid de la performance financière de ces fonds, il est vrai que durant toutes ces années nous avons pu voir des gérants qui sous prétexte d’être vertueux, sous prétexte d’être investis dans l’ISR, nous expliquaient que c’était moins performants.
Nous pensons au contraire qu’il y a un facteur bas carbone qui doit permettre d’être performant. Toutes les solutions proposées par La Française qu’elle soit action monde ou action euro, aujourd’hui sont plus performants que leurs indices.
- En quoi La Française est-elle légitime sur ces sujets ISR ?
Nous sommes légitimes par ce que nous sommes les premiers à l’avoir fait, donc je l’admets c’est un peu court comme réponse mais c’est clair qu’à La Française les critères environnementaux ont toujours été pris en compte dans la gestion.
Je prends en exemple la gestion immobilière, on comprend bien qu’acheter un immeuble énergivore ça coûte plus cher à la gestion et on perd à coup sûr à la revente, donc la gestion de l’énergie a toujours été au cœur de la gestion des valeurs immobilières. Voilà comment nous avons démontré que l’ISR était facteur de performance. Ensuite, si nous regardons ce qu'il se passe sur les valeurs mobilières nous comprenons qu’aujourd’hui les critères environnementaux sont facteurs de performances. Ce qui fait la légitimité de La Française, c’est que nous avons a su très tôt démontrer que prendre en compte les critères environnementaux dans un portefeuille génère de la performance.