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LFIP Carbon Impact Global – Commentaire juillet 2019

Le 05 août 2019 Expertises

Retrouvez ce mois-ci un point sur l’évolution des énergies renouvelables et conventionnelles, présentant les opportunités d’un investissement au sein de notre stratégie Carbon Impact.

Empreinte carbone

 

Composition actuelle du portefeuille

Les entreprises en transition constituent actuellement 39% du portefeuille, tandis que les sociétés facilitant la transition représentent 59%. Les pures « Cleantechs » représentent seulement 2% du portefeuille.

Le fonds continue à rechercher des entreprises en transition comme UPS, Walmart & Deutsche Post DHL, qui réduisent significativement leurs coûts grâce à leurs programmes ambitieux de réduction de l’empreinte carbone.
Dans le périmètre des entreprises facilitant la transition, nous privilégions les thèmes comme l’électrification, l’automatisation et la digitalisation.

Par conséquent, le fonds est fortement surpondéré en Technologie, Consommation de biens et services ainsi que les Industriels. L’énergie (fossile) et les services à la consommation (fossiles) sont structurellement sous-pondérés.

D’un point de vue géographique, le fonds reste pondéré en faveur de l’Asie, où les entreprises possèdent une expertise technologique et des capacités de production solides. En Chine, nous nous concentrons sur les entreprises produisant des batteries et des véhicules électriques (voitures de tourisme et autocars / autobus). Nous surpondérons également l'Amérique du Nord en raison de la dynamique de ses sociétés en transition et de celles qui couvrent déjà une grande partie de leurs besoins énergétique par le biais de sources d'énergie renouvelables. Ces dernières sont souvent également des « entreprises facilitant la transition » (telle que Microsoft, la position du fonds la plus importante).

Focus : Nouvelle Perspective Énergétique Juin 2019

«NEO», la nouvelle perspective énergétique de Bloomberg New Energy Finance (BNEF), présente l’évolution rapide des fondamentaux des énergies renouvelables et conventionnelles, et met en évidence les points critiques de l’économie qui permettront un repositionnement rapide sur le marché.

En permettant l’exercice futur d’une optimisation à bas-coût, de nouvelles perspectives s’offrent sans être bloquées par des stratégies politiques cachées ou des orthodoxies bien établies.

Ce résumé de la dernière édition du NEO aborde exclusivement la production d'électricité, responsable d’environ 40% des émissions mondiales. BNEF souligne que la réalité économique engendrée par le faible coût de la production d'énergie renouvelable et les progrès technologiques, alliant flexibilité et robustesse, ouvrent la voie à un «50-50»:

1 - Les énergies éoliennes et solaires représenteront près de 50% de l’électricité mondiale d’ici 2050
- le «50-50» - et ils contribuent à placer le secteur de l’énergie sur une trajectoire compatible avec
une limitation de la hausse de la température mondiale au cours de la prochaine décennie.

À l’horizon 2050, les énergies solaires et éoliennes fourniront près de 50% de l’électricité mondiale, tandis que les énergies hydrauliques, nucléaires et autres sources renouvelables en fourniront 21% supplémentaires. La production de charbon devrait diminuer de plus de la moitié et représenter 12% de l'électricité en 2050 (contre 37% aujourd'hui).

La capacité de consommation énergétique passera de 57% en énergies fossiles aujourd'hui à deux tiers en énergies renouvelables d'ici 2050. Le déploiement à moindre coût d'énergies renouvelables bon marché, soutenu par des batteries lithium, une flexibilité du côté de la demande et des centrales à gaz de pointe, maintiennent le secteur de l'énergie sur une voie compatible avec le scénario des 2 degrés Celsius en 2030.

2 - Pour répondre à une augmentation attendue de la demande en électricité de 62% entre 2018 et 2050, la capacité de production mondiale devra tripler entre 2018 et 2050, attirant 13 300 milliards de dollars en nouveaux investissements.

La croissance de la population et du PIB, ainsi que l'évolution du développement économique et l'adoption de la climatisation par les consommateurs, font que la demande d'électricité doublera dans les pays non-membres de l'OCDE entre 2018 et 2050 (augmentation de 93%).

En revanche, la demande d'électricité dans les pays de l'OCDE ne progressera que de 0,4% par an. Ceci est en partie porté par les véhicules électriques, qui représenteront 9% de la demande mondiale en électricité d'ici 2050.

L’éolien attirera 5,3 billiards de dollars et l'énergie solaire 4,2 billiards de dollars. L’investissement dans les nouvelles centrales à combustibles fossiles ne dépassera pas 2 000 milliards de dollars.

L'Asie Pacifique est de loin la place attirant le plus d’investissement. Avec 5,8 billiards de dollars, elle représentera près de la moitié de tous les nouveaux capitaux dépensés dans le monde. La Chine et l'Inde représenteront ensemble 4 300 milliards de dollars.

Les entreprises et les ménages apparaissent également comme une source importante de nouveaux capitaux, investissant 1,7 billiard de dollars d’ici 2050 dans l’énergie photovoltaïque et les batteries résidentielles. BNEF estime un flux supplémentaire de 843 milliards de dollars vers les batteries. Quelque 62% de cette somme, soit 521 milliards de dollars, est destinée aux batteries de grande taille.

3 - Les énergies renouvelables sont désormais les moins chères dans plus de deux tiers du monde. D'ici 2030, elles seront plus importantes que le charbon et le gaz presque partout.

Le coût de l’éolien a chuté de 49% et celui du photovoltaïque, de 85% depuis 2010. Ils sont désormais moins chers que les nouvelles centrales au charbon et au gaz dans les deux tiers du monde. Il y a cinq ans, c'était le cas dans probablement 1% des pays.

BNEF attend que les coûts continuent de baisser, sur la base d’une baisse de 63% du coût d’une installation photovoltaïque moyenne et de 50% pour un parc éolien terrestre d’ici 2050, en dollars par MWh.

Le coût de l’éolien et du solaire deviennent suffisamment bas pour affaiblir les centrales au charbon ou au gaz existantes. Les nouveaux parcs éoliens et centrales photovoltaïques seront moins chères que le charbon dès 2027 en Chine. Elles battront le gaz aux États-Unis d’ici 2030.

Les batteries Lithium deviennent également de moins en moins chères à mesure que la fabrication évolue pour approvisionner le marché des véhicules électriques. Le prix des batteries est déjà en baisse de 85% depuis 2010. Et le BNEF s'attend à une nouvelle baisse de 65%, passant de 176 $ / kWh à 62 $ / kWh d’ici 2030.

Au début des années 2030, les nouvelles batteries autonomes et celles colocalisées avec des énergies renouvelables deviennent compétitives sur le plan des coûts avec les nouveaux charbon et gaz destinés à une production répartissable.

4 – La transition est la plus avancées et le plus rapide en Europe, tandis que la Chine du charbon et les États-Unis du gaz rattrapent leur retard.

En 2050, les énergies renouvelables fourniront 92% de l’électricité en Europe, 43% aux États-Unis, 62% en Chine et 63% en Inde. L'Europe avance plus vite, en partie grâce aux politiques d'élimination du charbon et à la tarification du carbone.

En ce qui concerne les émissions du secteur de l’énergie, l’Europe parvient à une réduction stupéfiante de 95% d’ici à 2050, passant ainsi fortement aux énergies renouvelables au détriment du charbon, qui disparaît d’ici 2043.

Les émissions du secteur de l’énergie devraient chuter dans toutes les grandes économies. En Chine, les émissions atteignent leur maximum en 2027, puis chutent rapidement pour atteindre 48%
des niveaux actuels d’ici 2050. Les États-Unis enregistrent une baisse de 54% d’ici 2050.

5 - Les batteries et la demande dynamique aident les marchés éolien et solaire à atteindre plus de 80% de pénétration sur certains marchés.

Environ 1393 GW de batteries sont ajoutés au système d’alimentation électrique pour pouvoir assurer l’alimentation quand il n’y a ni vent ni soleil.

La flexibilité du côté de la demande aide également à mieux intégrer les énergies renouvelables variables. Cela inclut la recharge dynamique des véhicules électriques, où les véhicules branchés tirent une charge avec des tarifs adaptés à leur temps d’utilisation.

Cependant, les conditions nécessaires à cela sont des prix pour les énergies renouvelables sans coûts marginaux, la flexibilité et la capacité de diversifier l’offre pour sécuriser l’approvisionnement.

6 - La consommation de gaz n'augmentera que de 0,6% par an jusqu'en 2050, offrant un système sûr et flexible plutôt que désordonné.

La capacité de production de gaz doublera d’ici 2050. Les turbines de gaz à cycle combiné ajouteront 1 263 GW, soit une augmentation de 37%, et les centrales à gaz de pointe bondiront de 350%, avec plus de 1 225 GW de nouvelles capacités.

Au fur et à mesure que la pénétration des énergies renouvelables augmente, le gaz trouve son créneau en fournissant une diversité et une flexibilité précieuses au système électrique. D'ici 2030, les centrales à gaz à cycle combiné fonctionneront généralement avec un facteur de capacité sous-optimal de 30 à 60%.

La demande en essence et en gaz restera stable jusqu'en 2035, puis augmentera d'environ 1,4% annuellement. En 2050, la consommation en gaz du secteur de l'électricité sera 22% plus élevée qu'aujourd'hui.

Performance financière

Les conséquences d’une guerre commerciale et la baisse des anticipations d’inflation ont poussé la Réserve Fédérale américaine et la Banque Centrale Européenne à infléchir leurs discours avec la perspective de politiques monétaires plus accommodantes, ce qui a favorisé les actifs risqués. La plupart des places d’actions ont affiché une belle progression et les cours des matières premières se sont également fortement appréciés.

Sur le mois de juin 2019, le fonds La Française Lux Carbon Impact est en ligne avec l'indice MSCI ACWI (indice à titre de comparaison). Depuis le début de l'année, le fonds réalise une surperformance par rapport au MSCI ACWI. Les sociétés facilitant la transition (notamment Microsoft, Apple, Schneider, Amazon & SAP) contribuent le plus à la performance positive. Alphabet & Salesforce contribuent négativement. Parmi les sociétés en transition Thermo Fischer, Boston Scientific & Walmart se distinguent positivement tandis que Centene pèse sur la performance.

Les fournisseurs de solution ont contribué positivement. Depuis le début de l’année, par rapport à l'indice MSCI ACWI, le secteur de la technologie contribue le plus, suivie par la santé et les industrielles. Le fonds perd en relatif dans les secteurs de la consommation, des financières et des matières premières. Les grandes proportions entre les trois catégories restent inchangées et le positionnement relativement défensif est maintenu.

 

Juillet 2019, par Nina Lagron, CFA