« La Bataille se gagnera sur le terrain des services », Thierry Sévoumians

Le 16 février 2015  

Thierry Sévoumians, Directeur Général de La Française AM Finance Services, fait le bilan de l’année 2014 et évoque les perspectives 2015, en termes de contexte de marchés et d’offres.

« Nous sommes, à La Française, bien persuadés que la bataille se gagnera sur le terrain des services »

  • Quel bilan faites-vous de l'appétit des investisseurs particuliers en 2014 pour les différents types de produits d'épargne ?

Il est toujours une spécificité française que le taux d'épargne est élevé et continue à progresser à près de 16% (du revenu disponible), tandis que le taux d'épargne financière se redresse, à environ 6%. Cette bonne santé de l'épargne financière est due en particulier à l'intérêt retrouvé des français pour l'assurance-vie, qui affiche désormais plus de 1.500 milliards d'euros d'encours, après douze mois consécutifs de collecte nette positive. Surtout, l'une des grandes satisfactions de l'année qui vient de s'écouler est la croissance des flux vers les unités de compte pour l’épargne patrimoniale. Les conseils apportés par nos partenaires à leurs clients continuent ainsi à porter leurs fruits. Dans le même temps, des compagnies d'assurance incitent, dans le cadre de leurs offres commerciales, à souscrire à des unités de compte. Et ce sont en particulier les supports immobiliers (SCPI) et les fonds patrimoniaux, flexibles et structurés qui ont été privilégiés. Même si les épargnants se montrent toujours relativement averses aux risques et vont ainsi chercher une exposition à la performance des marchés actions à travers les fonds flexibles et aussi les produits structurés. Enfin, dans des marchés toujours très incertains, la gestion sous mandat et la gestion pilotée sont de plus en plus appréciées par la clientèle patrimoniale.

  • Considérez-vous que les différents types de supports d'investissement ont répondu aux attentes de la clientèle en 2014 en termes de rendement ?

L'année 2014 a été très particulière, avec une forte baisse des taux, que personne n'avait anticipée, mais aussi la chute des cours du pétrole, le fort recul de l'euro et une croissance zéro en zone euro. Face à cette conjoncture, les performances offertes sont de bonne facture, que ce soit celles des fonds en euro qui s'avèrent plutôt satisfaisantes, celles de l'immobilier qui a délivré le rendement attendu, à plus de 5 fois l'OAT, celle de notre gestion flexible, à +7%, qui a fait mieux que résister aux évolutions de la conjoncture, et celles des produits structurés, à coupon et à promesse, qui ont été d’excellentes tenues.

  • Comment abordez-vous l'année 2015 ? Au vu du contexte des marchés, quelles sont les produits qui vous paraissent les plus adaptés aux besoins des investisseurs ?

Le contexte reste plutôt« tonique », au regard des politiques des banques centrales américaine et européenne divergentes, de la chute du pétrole, et d’une croissance économique difficile à appréhender. Cependant nous nous attendons à des performances très intéressantes, car les grandes tendances sont bien identifiées. Il restera bien entendu compliqué de bien gérer les pics, mais les bons gérants, les gérants actifs, sauront  créer de l’alpha. Par ailleurs, face à une fiscalité toujours lourde, ainsi que des taux et une croissance très faibles, la thématique de la recherche de rendement sera très forte. En conséquence, l'immobilier commercial - les bureaux, les commerces - sera toujours plus compétitif. De même, la gestion flexible, pour bénéficier d'une exposition aux actions avec une approche « pilotée », voire les mandats, continueront à faire leurs preuves. Enfin, les produits structurés offrant des promesses tangibles, un coupon ou une performance absolue, nous paraissent très adaptés.

  • Quelles sont les principales offres qui seront lancées en 2015 et que vous pouvez déjà dévoiler aujourd'hui ?

Des nouveautés bien sûr, mais aussi d’excellents produits existants dans notre gamme. Sur le marché immobilier, nous privilégierons des produits qui offrent 5 à 6% de rendement. Epargne Foncière, par exemple, une SCPI de bureaux et commerces, très parisienne, qui a connu une revalorisation de 2% en 2014 et affiche un TRI de près de 8,5% sur 10 ans. Multimmobilier 2, qui poursuit la constitution de son patrimoine, de bureaux et de commerces également, avec un bon taux d'occupation. Pour sa part, Pierval Santé, SCPI dédiée aux actifs immobiliers de santé, repose sur un marché très porteur. LFP Opportunité Immo est aussi centrée sur un secteur bien spécifique, celui des locaux d'activités, qui nous permet d'anticiper un taux de distribution de 6% en 2015. Enfin, LFP Europimmo, lancée en 2014, bénéficie d'un univers d'investissement européen, notamment allemand, et profite ainsi de cycles économiques différents, de valorisations parfois plus faibles qu'en France, et de fiscalités plus douces.

Nous observons d'ailleurs, que l'assurance-vie fait une place de plus en plus grande à l'immobilier, et nous nous orienterons, dans ce cadre, sur Epargne Foncière et Multimmobilier 2. Et bien entendu, en matière de valeurs mobilières, nous continuerons à mettre l'accent sur les produits flexibles, y compris dans le cadre du PEA.

  • Quelles sont, en complément, vos projets qui pourraient voir le jour au cours de l'année ?

Nous pouvons d'ores et déjà préciser que nous travaillons au lancement d'un produit immobilier européen, qui sera dédié aux commerces, ainsi que, en matière de défiscalisation, d'un produit TEPA viticole et d'un nouveau GFV (Groupement Foncier Viticole). Concernant les produits structurés, nous poursuivrons le développement de notre gamme de produits à coupon et à promesse. Nous misons aussi sur un produit immobilier déjà en gamme, LFP Forum Securities Global Income Real Estate, un fonds de foncières cotées, exposé à l'ensemble des marchés internationaux (européens et non-européens).

  • Comment comptez-vous accompagner vos partenaires en termes de services ?

Nous sommes, à La Française, bien persuadés que la bataille se gagnera sur le terrain des services. Outre délivrer de la performance, nous devons tout faire pour faciliter l'exercice de leur métier par nos partenaires, à travers des formations, un appui en matière réglementaire, un middle/back office fluide facilitant les opérations, des reportings suffisamment riches et plus globalement la diffusion d'informations de qualité. Dans ce domaine, notre stratégie digitale est primordiale et elle devra couvrir des besoins en matière d'information, d'alertes sur les produits, et même de souscriptions et opérations produits. Nous devons poursuivre notre démarche en termes de services opérationnels, par exemple via la mise en place de réunions en streaming, qui pourront être consultées en direct comme en différé.

En parallèle, nous continuerons à défendre les intérêts de nos partenaires, à être force de proposition, vis-à-vis des différentes instances françaises et européennes, en particulier dans la perspective de l'avancée des chantiers réglementaires en cours, les directives MIF et Intermédiation en assurance (DIA). Nous nous devons de défendre des solutions que nos partenaires pourront assumer, par exemple en matière de gestion des conflits d'intérêt, bonification du service clients…. Même si nous entrons dans un environnement plus réglementé, plus contraignant, les clients ont toujours besoin de nous et nos métiers ont ainsi un bel avenir.

Dans un contexte de taux bas, de fiscalité lourde, le besoin de conseil et de services sera plus que jamais important pour le client pour le plus grand bien de nos conseillers et donc de nos métiers.

Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.