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Quel sera le message des Banques Centrales ? – La lettre Orientations et Stratégie n°180

Le 08 juin 2017 Expertises

Les principales banques centrales tiendront leurs comités directeurs pendant le mois de juin. La banque centrale d’Angleterre et la banque centrale japonaise ne devraient pas modifier en substance leurs messages, la première à cause des élections planifiées le 8 juin et des négociations liées au « Brexit » et la seconde parce que l’inflation structurellement basse semble toujours être un frein à un changement de politique monétaire. La réserve fédérale et la banque centrale européenne seront en revanche scrutées très attentivement par le marché.

Il semble que deux courants s’opposent au sein de la BCE, avec d’un côté une ligne toujours accommodante menée par M. Draghi et M. Praet et de l’autre côté un discours de M. Coeuré, supporté par les Allemands, et visant à sortir plus rapidement de la politique en cours à la BCE. Il nous semble que la dynamique actuelle de croissance en zone euro et la baisse très significative du risque de déflation doivent amener la BCE à diminuer le caractère extrêmement accommodant de sa politique actuelle. Ce changement de ton interviendra-t-il en juin ou en septembre ? C’est aujourd’hui difficile de répondre à cette question, mais la trajectoire à moyen terme ne fait pas grand doute, et devrait se traduire par une remontée progressive des taux en zone euro.

La réserve fédérale américaine est, elle, beaucoup plus avancée dans son cycle monétaire et la dynamique devrait amener les taux US sur des niveaux plus élevés qu’actuellement. Les indicateurs d’emploi suivis par la Fed (taux de chômage, temps partiel involontaire, etc.) sont bien orientés et montrent une économie au quasi plein emploi. L’inflation, y compris salariale, bien que décevante à très court terme, est sur une trajectoire ascendante, et la croissance devrait rebondir au 2ème trimestre. Dans ce contexte, le fait que le marché n’anticipe que 3 hausses de taux à horizon fin 2019 nous semble trop conservateur. De plus, le fait que la croissance mondiale soit revue graduellement à la hausse laisse entrevoir une resynchronisation des cycles économiques ce qui, couplé à la baisse récente du dollar, diminue le risque de mener une politique monétaire trop restrictive.

Il faut évidemment continuer de surveiller l’évolution de la situation politique aux Etats-Unis. M. Trump semble de plus en plus isolé au sein de son administration et les attaques à son endroit se multiplient. Les marchés ont toutefois déjà corrigé les mouvements liés à son élection. Les positions acheteuses de dollar, qui pouvaient sembler trop consensuelles et dangereuses il y a quelque temps apparaissent aujourd’hui beaucoup moins à risque.

Nous conservons dans ce contexte porteur une allocation privilégiant les actions tout en reconnaissant

qu’une partie des bonnes nouvelles est aujourd’hui intégrée dans les marchés. Notre préférence va toujours aux actions européennes et japonaises. Nous renforçons notre sous-pondération obligataire sur les emprunts d’Etats pour des raisons de valorisation et de dynamique future des banques centrales.

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