« Le marché allemand des bureaux est-il en haut de cycle ? » | Lettre Immobilier & Perspectives N°19

Le 17 mars 2015 Investissement

Après une année 2014 contrastée, marquée par des pays dynamiques et d’autres en croissance plus lente, les diverses prévisions économiques publiées au cours des dernières semaines semblent être plus convergentes pour 2015 et 2016. Or, ces anticipations ne tiennent pas totalement compte des changements de grande ampleur actuellement en cours : effondrement du prix du pétrole, forte baisse de l’euro, nouvelle politique budgétaire européenne, ouverture des vannes monétaires par la Banque Centrale Européenne. Ainsi, le Quantitative Easing de la BCE, qui consistera à acheter 60 Mds€ de titres par mois, devrait entraîner de nouvelles baisses de coût du financement, une relance de la consommation et des investissements, ainsi qu’une remontée de l’inflation vers l’objectif de 2 %.

De son côté, la Commission Européenne a annoncé un plan d’investissement et une plus grande souplesse dans la mise en oeuvre du Pacte de stabilité et de croissance. Selon nos estimations, ces mesures de soutien à l’activité pourraient générer jusqu’à 0,3  point de PIB. Cependant, des facteurs d’instabilité financière apparaissent simultanément : le saut dans l’inconnu de la BCE, la perspective d’une normalisation de la politique monétaire américaine, les chocs sur les prix mondiaux et les taux de change, enfin la menace récente de restructuration de la dette grecque. En résumé, les indicateurs de conjoncture actuels anticipent une croissance européenne encore médiocre cette année, avec des signes graduels d’amélioration. Elle atteindrait
ainsi 1 % en 2015 et 1,5 % en 2016, tandis que le taux d’inflation serait en moyenne nul en 2015 puis excèderait 1 % en 2016.

En 2014, les marchés immobiliers européens ont évolué selon deux modèles distincts, reflétant des situations macro-économiques toujours divergentes. Au Royaume-Uni et en Allemagne, les marchés tant de l’investissement que locatifs ont suivi des trajectoires
très satisfaisantes au cours de l’année, tandis qu’en France, le fort appétit des investisseurs a persisté malgré le nouveau ralentissement des valeurs locatives. Nous pensons que cette situation se répètera en 2015. En effet, des liquidités encore plus importantes devraient cibler ces trois marchés car les taux de rendement proposés par l’immobilier demeureront attractifs, comparés à des taux longs très bas, voire négatifs dans certains pays, et à ceux servis par les autres classes d’actifs. La prime de risque inhérente à l’investissement immobilier demeurera extrêmement confortable et relativement stable, car les taux longs
ne s’ajusteront que très lentement en Europe. Ces masses de liquidités devraient toujours se positionner sur des actifs « core », aux revenus locatifs sécurisés à long terme mais, de plus en plus, sur des biens aux stratégies plus risquées. Parallèlement, les loyers
poursuivront leur progression, bien que de manière plus mesurée, à Londres et sur les marchés allemands, tandis qu’ils resteront à la traîne en France, y compris à Paris. [...]

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Immobilier & Perspectives N°19

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Date : Mars 2015

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