Le changement climatique et ses enjeux sur le marché obligataire

Le 09 août 2019 Expertises

Le changement climatique est une réalité qui s’impose à nous tous. Nous sommes donc à la fois victimes et responsables de cet impact environnemental.

En tant qu’investisseur convaincu et engagé nous souhaitons participer activement à la transition énergétique et écologique nécessaire à la préservation de notre planète comme nous la connaissons. Nous voulons engager les actifs sous gestion vers les opportunités de cette transformation tout en les protégeant des risques qui y sont associés.

  • La température terrestre moyenne a augmenté d’environ +1 °C en 2015 par rapport à la moyenne du XXe siècle(1).
  • La fréquence d’événements climatiques extrêmes a été multipliée par plus de 7x depuis 1960(2).
  • Ceci a causé plus d’1,7 millions de morts et 4.4 milliards de blessés sur la période de 1998-2017.
  • Sur la même période, un impact économique + 251% supérieur aux 20 ans précédents de plus de 2 900 milliards de dollars(3).

La prime de risque obligataire n’intègre pas ou peu aujourd’hui les risques climatiques. Ce risque s’explique différemment en fonction des industries. Pour le secteur pétrolier par exemple, un gros risque est celui des « stranded assets ». En effet, une étude de Carbon Tracker analyse les CAPEX de 72 explorateurs et producteurs pétroliers et démontre que dans un monde aligné avec la demande d’un scénario de + 1,75°C , $1,6 trilliards de dollars d’actifs(4) pourraient ne pas être exploités. Ceci détruirait ainsi leur valeur sur les bilans des entreprises qui les détiennent.
Devant la nécessité d’accélérer le financement de la transition, nous avons vu le marché des obligations vertes naitre. Ce marché a grossi de manière exponentielle ces quatre dernières années suite à l’adoption du concept par des émetteurs industriels et financiers. Ces obligations sont émises en lien avec des projets d’investissement dans les énergies renouvelables, l’immobilier à haute qualité environnementale ou bien encore le financement de prêts « verts » à travers les banques.
Tous les secteurs d’industrie n’ont néanmoins pas émis sur ce marché. En effet, quand l’activité principale est structurellement très consommatrice en énergie fossile, l’accès à ce marché est plus difficile. Ce n’est pas pour autant que l’on devrait exclure ces secteurs de la transition car ils forment la pierre angulaire d’une révolution énergétique et économique profonde et efficace. Ce sont les acteurs de la transition et nous cherchons à identifier ces entreprises qui investissent dans leur transformation pour les financer par le biais du marché obligataire.

(1) Rapport AR5 du GIEC, 2014
(2) Bade de données EM DAT
(3) https://www.unisdr.org/2016/iddr/IDDR2018_Economic%20Losses.pdf

La Française Insights Fixed Icome n°1

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