La mise en œuvre des solutions d’investissement factoriel

Le 06 mars 2017 Expertises

L’espoir de la diversification effective par les primes de style académiques.

Dans les solutions style premia très en vogue dans les stratégies de gestion d’actifs, les primes de style « académiques » (value, carry, momentum et low risk) ne sont pas limitées à l’univers actions. Elles peuvent être exploitées au sein d’autres classes d’actifs, telles que les obligations gouvernementales, les devises et les matières premières. Dans ce troisième article dédié à l’investissement factoriel, Luc Dumontier et Guillaume Garchery se prêtent à l’exercice de simuler les performances des primes les plus classiques, construites selon des critères standards. Puis ils étudient les caractéristiques de portefeuilles qui les combinent.

Le monde de la gestion d’actifs est en pleine ébullition. Fournisseurs (gérants, banques d’investissement) et investisseurs (consultants, clients finaux) n’ont qu’un thème d’investissement à la bouche : les solutions style premia[1]. Ces solutions d’investissement trouvent leurs fondements[2]
dans les travaux effectués par Carhart (1997) et plus récemment par Bender, Hammond et Mok (2014). D’après ces études, les rares gérants actions qui parviennent à surperformer leurs benchmarks sont ceux qui biaisent leurs portefeuilles vers les petites capitalisations, les valeurs dont les multiples de valorisation sont les plus faibles ou celles qui ont récemment surperformé. Ang, Goetzmann et Schaeffer (2009) arrivent à la même conclusion pour le cas particulier du fonds pétrolier norvégien[3] : environ 70 % de la valeur ajoutée (par rapport aux indices traditionnels) générée par les professionnels en charge de le gérer (Norges Bank Investment Management – NBIM) peut être attribuée à son exposition à ces facteurs alternatifs size, value, momentum[4], etc. Les explications qui sous-tendent l’existence
de ces primes étant pérennes, Ang et ses collègues recommandent à NBIM, et par extension à tous les
professionnels de l’industrie financière, de refondre leurs processus d’investissement en considérant ces facteurs de style comme les briques élémentaires de leurs allocations stratégiques plutôt que les classes d’actifs traditionnelles. Ces dernières ont en effet montré leurs limites en termes de diversification, particulièrement au cours des crises récentes[5].

Les primes de style « académiques » sont exploitables au sein de toutes les classes d’actifs

La recherche académique a toujours fait la part belle aux marchés d’actions. Le thème des primes de risque ne fait pas exception à cette règle, les articles consacrés aux actions étant beaucoup plus nombreux et bien plus anciens que ceux dédiés aux autres classes d’actifs. Les premiers travaux transversaux ont été publiés en 2009 par Asness, Moskowitz et Pedersen. Ceux-ci ont montré que les primes value et momentum pouvaient être exploitées au sein d’autres classes d’actifs, telles que les obligations gouvernementales, les devises et les matières premières. Cette étude a déclenché de nombreux travaux sur d’autres types de primes (comme le carry et le low risk [6]) voire plus récemment
sur d’autres sous-jacents (comme les obligations privées). Dans la suite de l’article, nous nous focalisons sur la construction des primes de style les plus classiques – value, carry, momentum et low risk – au sein des classes d’actifs traditionnelles : actions, obligations, devises et matières premières.

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Article tiré de Revue Banque, n°799 Septembre 2016

[1] Ou alternativement « risk premia », « style factors », « risk factors », « factor premiums », etc.
[2] « Les fondements académiques des solutions d’investissement factoriel – La systématisation progressive de l’alpha des gérants », Revue Banque n° 798, juillet-août 2016, p. 70.
[3] Le plus grand fonds souverain du monde avec environ 1 000 milliards de dollars d’actifs.
[4] Facteur size : les petites capitalisations surperforment les plus grandes ; value : les valeurs

de rendement ayant les multiples de valorisation les plus faibles surperforment les valeurs de croissance ayant les multiples les plus élevés ; momentum : surperformance moyenne des titres ayant affiché les meilleurs performances au cours des derniers mois.
[5] « L’origine de l’engouement des investisseurs pour les solutions risk premia – Les écueils des
méthodes d’allocation d’actifs traditionnelles », Revue Banque n° 797, juin 2016, p. 64.
[6] Cf tableau 1 - « Mesures de Style ».

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