Les écueils des méthodes d’allocation d’actifs traditionnelles.
Comment expliquer l’engouement actuel des investisseurs pour les solutions d’investissement factoriel qui ne font qu’appliquer des théories anciennes ? Pourquoi sontelles censées offrir des rendements plus robustes que les stratégies d’allocation d’actifs traditionnelles ? Qu’en est-il en réalité ? Luc Dumontier propose des réponses au travers d’une série d’articles consacrée à l’investissement factoriel. Dans ce premier article sont exposés les écueils des méthodes d’allocation d’actifs traditionnelles, à l’origine de l’engouement actuel des investisseurs pour les solutions risk premia.
Chaque jour apporte son lot de nouveaux fonds labellisés « smart beta » ou « risk premia ». Ceux-ci s’inscrivent dans la lignée des grandes innovations produits des dernières décennies, à commencer par les fonds répliquant les indices pondérés par la taille des actifs et les fonds « risk parity » permettant d’accéder à une véritable diversification entre classes d’actifs. Toutes ces stratégies appartiennent à une même famille – celle de l’investissement factoriel –, avec un ADN commun puissant – la « théorie moderne du portefeuille ».
La mort de la diversification ?
L’approche risk premia a été revisitée par Andrew Ang, William Goetzmann et Stephen Schaefer en 2009. Ces professeurs réputés avaient été missionnés par le gouvernement norvégien pour expliquer la performance décevante du « Governement Pension Fund Global » (GPFG), réceptacle des revenus pétroliers du pays, et premier fonds souverain au monde avec près de 1 000 milliards de dollars d’actifs. Leur rapport d’analyse conclut que la performance du fonds (-23,3 % au cours de la crise de 2008) pouvait surtout s’expliquer par son exposition à un petit groupe de facteurs, et en grande majorité par son exposition au risque actions. Le Graphique 1 montre que ce phénomène est loin d’être circonscrit au GPFG et à la crise de 2008. En moyenne, les fonds d’allocation, qu’ils soient classifiés « balancés », « flexibles »ou même « alternatifs », affichent des trajectoires comparables à celles des marchés d’actions en termes de performance.
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Article tiré de Revue Banque, n°797 Juin 2016
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