GIEC que dit le dernier rapport ?

Le 11 avril 2022 Expertises

Achevé de rédiger le 30 | 03 | 2022

Depuis trois décennies, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat  (GIEC) est un organisme intergouvernemental chargé d’évaluer l’état des connaissances, les causes et les conséquences du changement climatique. Le GIEC publie des rapports qui permettent d’alerter les politiques et le public. Avec plus d’une centaine de chercheurs à  travers le monde, les rapports du GIEC sont la synthèse de l’ensemble des études menées par  la communauté scientifique et font office de référence sur les questions du climat. Les rapports  du GIEC sont validés tous les ans ou tous les deux ans par les 195 pays membres de l’ONU.

Dans son dernier rapport sorti le 28 février 2022, le GIEC dresse cinq points d’alerte concernant le climat :

I.

Tout d’abord, le GIEC affirme pour la première fois que la responsabilité de l’Homme est certaine  dans la cause du réchauffement climatique. Par les progrès de la climatologie et les données  disponibles, le GIEC peut affirmer la responsabilité de l’Homme. Les facteurs naturels ont une  contribution proche du néant dans le réchauffement du climat. On attribue aux activités  humaines la hausse d’environ +1,1°C depuis 1850. D’après le GIEC nous sommes très proches  d’atteindre un point de non-retour.


II.

Le réchauffement climatique s’apprête à atteindre +1,5°C. Dans son dernier rapport, le GIEC  présente un panel de cinq scénarios socio-économiques (SSP) distincts. Ainsi, hormis le scénario
le plus optimiste (SSP1), le seuil du réchauffement climatique pourrait être atteint d’ici 2030 soit  10 ans plus tôt que la précédente estimation du GIEC. Un dépassement de 1,5°C, même  temporaire, engendrerait des impacts importants sur les écosystèmes tels que les glaciers ou les récifs coralliens.


III.

Le niveau de la mer augmente en raison du changement climatique, notamment à la fonte des  calottes glaciaires. D’ici 2050, un milliard de personnes pourraient vivre dans des zones côtières  à risque. Ce chiffre pourrait doubler d’ici 2100 avec le scénario le plus pessimiste qui laisse penser  à une hausse de plus d’un mètre. Depuis 1900, le niveau de la mer a augmenté de 20 cm et  pourrait continuer d’augmenter de 20 cm supplémentaires d’ici 2050. Environ 900 millions de  personnes vivent aujourd’hui à moins de 10 mètres au-dessus de la mer.


IV.

Les émissions de méthane augmentent de façon inquiétante. Ces émissions contribuent, avec  le dioxyde de carbone (CO2), comme les principales causes du réchauffement du climat.  Cependant, le potentiel néfaste des émissions de méthane est 84 fois supérieur à celui du CO2.  Le rapport fait part d’une augmentation d’émission de méthane de 6% au cours des 10 dernières  années. Par ailleurs, lors de la COP26, un accord a été trouvé pour baisser de 30% les émissions  de méthane entre 2020 et 2030. A l’heure actuelle 111 pays sont signataires. L’Inde et la Chine  manquent à l’appel malheureusement. Les principales sources d’émissions de méthane sont les  décharges et incinérateurs, l’extraction et le transport de pétrole et gaz, les activités agricoles,  les mines de charbon, etc.


V.

Le GIEC alerte des impacts catastrophiques pour les Hommes. Les experts estiment que la moitié de la population mondiale, soit entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes, sont déjà "très vulnérables"
aux conséquences du changement climatique. C’est l’un des dix chiffres chocs du deuxième  volet du 6ème rapport d’évaluation du GIEC. Ainsi, la baisse de l’efficacité des puits de carbone,  l’extinction des espèces, l’augmentation des maladies, les pertes agricoles sont, entre autres,  les exemples des conséquences qui découleront du réchauffement du climat. Le GIEC appelle  à l’adaptation totale pour répondre à l’urgence de la situation et à l’union de tous – gouvernements, secteur privé, société civile - pour y parvenir.

 

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