<- Retour

Le point conjoncturel de Pascale Auclair (CEO de La Française Global AM) : La Chine échappera au « hard landing »

Le 17 septembre 2015 Expertises

Ralentissement de la Chine, relèvement prévisible des taux américains, retour de la volatilité sur les marchés etc., les investisseurs sont en alerte. Avec l’œil avisé de ses experts, La Française a proposé à ses partenaires, en cette rentrée, de faire un tour d’horizon conjoncturel et le point sur les différentes classes d’actifs.

Nous vivons dans un monde de croissance mondiale faible. En Chine, les événements de l’été ne constituent pas une rupture, mais s’inscrivent dans la continuité d’un processus entamé il y a plusieurs années. Si le ralentissement chinois est une réalité depuis 2012, notre scénario central n’est pas celui du hard landing. Le secteur manufacturier est le plus durablement touché, alors que les secteurs des services, et de la consommation restent stables, illustrant le rééquilibrage de long terme de l’économie chinoise au profit d’une demande interne plus dynamique.

Ce « choc » chinois n’a pas remis en cause les dynamiques de reprise très disparates à l’œuvre dans la zone euro (+1,5% de croissance attendu en 2015). Un bon élève : l’Allemagne, dont les moteurs (investissement, consommation) sont au vert. Un mauvais élève : la France, dont la dynamique négative de l’investissement pose problème. Mentionnons le cas de l’Espagne qui rebondit fortement. Du côté de l’économie américaine, nous attendons 2-2,5% de croissance en l’absence de choc externe.

La baisse du prix du pétrole ne relève pas d’un choc de croissance au niveau mondial mais résulte d’un déséquilibre croissant entre l’offre de pétrole, qui croit de 3% par an, et une demande qui ne progresse que de 1,5% par an.

Une croissance mondiale faible mais pérenne, alimentée par la baisse des matières premières, nous laisse penser que l’ajustement des marchés a été excessif dans son ampleur. Ce repli offre ainsi aux investisseurs l’opportunité de se replacer progressivement sur certaines classes d’actifs. L’ensemble des primes de risques a en effet été modifié depuis le « choc » de l’été. Les marchés vont rester soumis à une forte volatilité et dans ce contexte, les investisseurs doivent se montrer particulièrement sélectifs et flexibles.

Sur les marchés actions, nous cherchons à identifier les entreprises offrant une croissance autonome visible. En Europe, l’ajustement des multiples de valorisation a été particulièrement fort et les dynamiques bénéficiaires demeurent positives. Aux Etats-Unis, l’ajustement de la dynamique des résultats s’est réalisé avant le choc de l’été. Les valorisations sont tendues. Dans le reste du monde, nous privilégions le Japon pour des raisons de dynamique bénéficiaire, mais nous différons nos investissements sur les marchés émergents.

Concernant les emprunts d’Etat, les taux devraient rester à des niveaux proches de leur niveau actuel, 2% aux Etats-Unis et 1% en France. Nous maintenons une opinion positive sur les pays périphériques comme l’Espagne et l’Irlande. Le marché de la dette émergente est la classe obligataire la plus dégradée après le « choc » de l’été. Le marché du crédit garde des fondamentaux porteurs, mais nous sommes tactiquement prudents à court terme en raison d’une rentrée chargée sur le marché primaire.

Rédigé le 08/09/2015

Lire les autres Avis d'experts de la Rentrée Clients

>Actions : le retour des valeurs domestiques européennes, l'avis de Ronald Petitjean

 

>Produits structurés & Gestion Actions Couvertes : des solutions pertinentes dans un contexte de taux durablement bas et d’incertitude sur les marchés actions

>Immobilier coté : un rendement annuel d’au moins 4%, le point avec Jana Sehnalova

 

>Le marché immobilier marque véritablement sa différence avec les autres marchés... L'avis de Thierry Sevoumians

 

>Performance absolue : une exposition aux actions très flexible, le point avec François Rimeu