Comment se prépare le Groupe La Française en tant que société de gestion et quel accompagnement prévoit-il pour ses partenaires CGP ? Vanessa Descamps, Responsable Distribution – Conformité au sein du département Conformité, Contrôle Interne et Risques Opérationnels de La Française, revient sur les différents aspects de cette directive.
Comment le Groupe La Française s'est-il préparé à l'entrée en vigueur de MIF II ?
Le Groupe La Française a cherché à identifier les répercussions règlementaires de MIF 2 sur ses propres activités mais également les sources d’opportunité que pouvait offrir la directive. En effet, La Française est impactée par MIF2 dans tous ses aspects : société de gestion, plateforme de distribution, etc. De ce constat, est née l’idée de proposer des outils aux équipes commerciales internes afin de les déployer par la suite auprès des partenaires-distributeurs pour les accompagner à respecter leurs propres obligations, renforcées, sous MIF2.
Par ailleurs, dans le cadre de la conception de nos fonds, mieux cerner les attentes et spécificités de nos différents canaux de distribution a constitué une étape tout aussi importante dans ce processus de préparation.
MIF 2 ne touchant pas que la distribution des produits, nous avons également revu notre approche sur la recherche pour nos gestions et la structuration des frais de fonctionnement des fonds (FROG).
Quelles sont les actions engagées par le Groupe La Française pour préparer MIF II ? Les difficultés pour s'y conformer ?
Des adaptations informatiques importantes sont en cours afin de relever plusieurs challenges :
- respecter les obligations réglementaires propres au Groupe concernant notamment le conseil en investissement ou les mandats de gestion et ses contraintes accrues en termes de reporting ;
- assurer la fluidité de l’information (ascendante et descendante) entre les partenaires producteurs et distributeurs pour rendre un service de qualité à tous les porteurs des fonds de La Française.
Certains points réglementaires non encore définitifs ou non tranchés sur la Place à l’heure où nous parlons représentent néanmoins une difficulté.
L’articulation entre MIF2 et PRIIPS sur les coûts et frais est une autre difficulté, ne serait-ce que pour la dépendance du chantier MIF2 à l’état d’avancement du projet PRIIPS. Veiller à la convergence des différents dispositifs est également un enjeu, exacerbé par MIF2.
Certains professionnels estiment que trop de transparence noie les investisseurs sous une avalanche d'informations qui ne leur sont pas forcément utiles, notamment ceux qui n'ont pas de culture financière. Qu'en pensez-vous ?
Il est vrai que « trop d’information tue l’information » mais il est également certain que la transparence est une bonne pratique qui doit être encouragée et harmonisée entre les différents acteurs. A mon sens, ceux qui tireront le mieux leur épingle du jeu seront les acteurs (de la société de gestion au distributeur final) qui seront en mesure de disséminer l’information la plus pédagogique possible pour faire contrepoids à l’avalanche d’informations rendues obligatoires.
Pensez-vous que MIF2 atteindra ses objectifs de protection des épargnants et de transparence?
Cela reste à espérer au vu des moyens déployés pour parvenir à ces objectifs, importants. J’ai toutefois la tentation de penser que MIF1 permettait déjà de respecter globalement ces mêmes objectifs.
Nos partenaires distributeurs qui se déclareront non indépendants pourront continuer, sous certaines conditions, à percevoir des rétrocessions. Intégrer ces mêmes rétrocessions dans les frais et coûts ex ante (avant l’investissement) et ex post (après l’investissement) contribuera également à rendre le marché plus transparent.
L’escalade réglementaire doit nous amener collectivement à réfléchir sur nos pratiques.
Pour en savoir plus
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