Marc Bertrand, Directeur général, La Française Real Estate Managers s’est exprimé sur le marché immobilier lors des Matinées de Raspail le 20 janvier dernier.
Sur le marché immobilier, l'année 2015 aura été une année record en termes d'investissement, depuis 2007. Mais il reste toujours une certaine divergence entre le marché de l'investissement et celui de la location. Cependant nous avons vécu l'année dernière une légère augmentation de la demande placée en France, à 2,2 millions de m² (+4%). Aussi en 2016, nous anticipons une poursuite de l'augmentation de la demande placée, face une offre neuve limitée. Nous observons d'ailleurs un retour des investisseurs anglo-saxons, qui jouent la reprise du marché français, qui est encore aujourd'hui dans un cycle de loyer bas, en retard au regard d'autres marchés : les bureaux prime et commerces prime offrent un rendement aux alentours de 3%. Nous anticipons donc aussi une bonne orientation des loyers.
Les SCPI de la Française ont bénéficié d'une bonne collecte au cours de l'année qui vient de s'écouler. Mais le déploiement reste le nerf de la guerre et nous avons pu réaliser pour 1,6 milliard d'euros d'investissement, dont la moitié sur des bureaux et pour une part non négligeable hors de France (17%). En outre, nos SCPI ont fait preuve de résistance, puisque leur taux d'occupation a légèrement progressé (de 2 points), ce qui représente une inversion modeste, mais tout de même notable. Nous avons aussi accru notre politique d'arbitrage, avec 170 millions d'euros d'actifs cédés, et achevé deux restructurations importantes. Enfin, nous avons mis en place une gestion de nos financements hypothécaires plus active, ce qui est une nouveauté, afin d'augmenter notre levier moyen, à 6-7%, avec un objectif de 10% et un plafond de 15%.
Notre stratégie pour 2016 consistera en particulier à privilégier dans nos investissements les bureaux, les immeubles récents, ainsi que les centres-villes. Nous nous adaptons ainsi à l'évolution des besoins des ménages et des entreprises. Nous nous concentrerons aussi sur les immeubles de grande taille mais multi-locataires, afin de mutualiser le risque, car nous avons les moyens de gérer ce type de bien. Enfin, nous poursuivrons notre diversification internationale et entamerons une diversification sectorielle, rendue nécessaire par un marché contraint par l'offre.