« les arbres ne montent pas jusqu’au ciel…  » | Lettre Orientations et Stratégie n°157

Le 11 mai 2015 Expertises

La nouvelle édition d’Orientations et Stratégie est parue ! Orientations et stratégie, une publication mensuelle de La Française Global AM à destination de nos partenaires et clients. Rédigée par Gilles Mainard, responsable pôle gestion flexible de La Française AM et Michel Didier, Président du Conseil d’Orientation Stratégique de La Française AM, elle présente notre stratégie d’investissement, une analyse de la conjoncture et des perspectives économiques ainsi que nos convictions.

Net retournement de tendance sur les marchés fin avril, où l’on voit s’inverser tous les flux qui ont fait les beaux jours de ce début d’année, prééminence des actions européennes, baisse de l’euro face au dollar, écrasement des taux, pétrole bas… mais sans pour autant remettre en cause, à ce stade, la hiérarchie des performances de ce début d’année. En Europe, on observe dans la baisse, une surperformance des indices européens vs indices zone euro (Stoxx600 à -0,38 % vs -2,2 1% pour l’EuroSTOXX50). Les indices US restent toujours coiffés sur leurs plus hauts historiques, bien qu’en progression de +0,85% pour l’indice S&P500 sur le mois. L’indice Nikkei progresse de +1,63 % en Yen. A contre-courant, les marchés émergents, portés par le rebond des matières premières, surperforment très nettement (l’indice MSCI EM en devises locales ressort à +6,99 %). Le retournement des Taux d’intérêt apparait de son côté salutaire après des mois d’excès liés aux QE… et les rendements se tendent de 10 à 25bp dans les zones développées, redevenant ainsi positifs dès la maturité 5 ans en Allemagne. Sur le front des changes, l’€ progresse de +4 % vs $, au plus haut de 2 mois, proche de la zone 1,12.

L’ampleur de ces mouvements relève largement de prises de bénéfices bien logiques après des mois de trajectoires exceptionnelles sur ces classes d’actifs, et il est en effet souvent délicat de justifier ces évolutions par le rationnel des seuls fondamentaux. Ainsi les taux longs US ont progressé avant l’annonce du FOMC... et après la publication du chiffre du PIB US du 1er trimestre (+0,2 % contre +1 % attendu par le consensus et +2,2% au trimestre précédent) qui a douché le marché et provoqué, contre toute attente, une forte tension obligataire ! En Europe toutefois, les craintes déflationnistes s’estompent, aidées par le rebond du pétrole, les flux observés sur les obligations indexées sur l’inflation en attestent, ce qui provoque légitimement une remontée sensible du niveau des taux et une pentification des courbes. Sur l’€/$, outre quelques commentaires plus positifs sur la Grèce et la nomination d'une nouvelle équipe pour négocier avec ses créanciers, c’est surtout la réunion du FOMC et le positionnement massif vendeur sur l’euro qui semblent avoir provoqué d’importantes prises de bénéfices et le rebond de la devise européenne.

Le repli des actions des zones développées semble nettement plus logique, les indicateurs économiques déçoivent outre-Atlantique et leur momentum s’émousse en Europe (PMI, indices de confiance), jetant le doute sur la poursuite de la reprise. Outre-Atlantique, les rachats de titres et la poursuite des fusions-acquisitions permettent d’atténuer une saison des résultats sans relief, notamment sur le front des chiffres d’affaires. La saison des résultats en Europe, trop peu avancée pour en tirer des enseignements, semble néanmoins corroborer l’impact favorable des changes et du prix des matières premières. Côté Asie, les inquiétudes sur l’activité sont marquées en Chine, pourtant le marché chinois s’envole (+13 % pour l’indice Hang Seng), porté par la libéralisation progressive des bourses d’échange et les anticipations de nouvelles mesures de relance.

Fidèles à notre approche contrariante, nous avons progressivement relevé, en fin de mois, notre curseur de risque actions dont le positionnement était très défensif, en agissant principalement sur les actions européennes. Les indicateurs macro avancés sur toutes zones nous encouragent pour l’instant à conserver un biais prudent. Les positions sur le haut rendement européen ont été maintenues et les dettes d’états périphériques légèrement allégées, pour jouer la continuité du programme de QE de la BCE. La faiblesse du dollar nous a également amenés à reprendre quelques positions...

FRA_2015_05_72

Orientations et Stratégie - N°157

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Date : 11/05/2015

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