Investissement responsable: « Bienvenue dans la jungle des labels ! »

Le 20 octobre 2020 Expertises

par Perrine Dutronc, Sustainable Investing Specialist, Groupe La Française

Il n’y a pas de définition partagée du concept de « finance durable », ce qui laisse une grande marge d’interprétation quand on parle d’investissements durables.

Les stratégies d’investissement durable peuvent ainsi être basées sur des thèmes environnementaux ou sociaux comme le changement climatique ou le capital humain, reposer sur des exclusions, viser à être les meilleures de leur catégorie, afficher les progrès les plus importants, ou laisser augurer de futurs progrès…

Les objectifs des investissements durables peuvent également varier de façon considérable tout comme leur mise en musique. Enfin la grande diversité du vocabulaire utilisé (durable, responsable, ISR, ESG, vert, climat, éco, transition), rend la lecture des offres de produits d’investissement responsable, qui par ailleurs se multiplient, délicate pour la plupart des investisseurs.

Des labels ont été élaborés pour répondre à ce manque de clarté et rendre les produits financiers durables plus faciles à comprendre. Ils attestent de la qualité du processus.

Mais les labels ne peuvent pas rationaliser ce qui est à l’origine fragmenté. Ils sont de plus considérés comme un outil visant à influencer les normes, les réglementations et éventuellement un futur écolabel européen. Aujourd’hui, de nombreux pays de l’UE se disputent le devant de la scène pour imposer leur vision des investissements responsables ou verts et participer à la définition de la norme.

Nous avons répertorié en Europe pas moins de neuf labels différents et 800 fonds labellisés, pour un total de 60 000 fonds (au 31 décembre 2019). Bien que cela ne représente que 1 % du marché total, le nombre de fonds labellisés a doublé en un an.

Sur les neuf labels, cinq peuvent être qualifiés d’ESG (Environnement, Social et Gouvernance) et quatre de « verts ». Cependant, la frontière entre le label ESG et le label vert est floue. Par exemple, les labels ESG comportent la lettre « E » pour l’environnement et prennent donc également en compte les critères verts, tandis que les labels verts imposent un minimum de critères/normes ESG. Entre les deux types de labels, il s’agit d’une question de proportion et de priorité plutôt que d’une distinction fondamentale dans l’approche, comme l’illustre le tableau ci-dessous.

Dans la jungle des labels, deux d’entre eux, à savoir le « label ISR » français et le label belge « Towards Sustainability », font la course en tête, avec environ 300 fonds labellisés chacun, soit près des trois quarts du nombre total de fonds labellisés et 90 % du total des actifs gérés par des fonds labellisés.

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