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Banques centrales accommodantes : le retour de la force

Le 15 avril 2019  

Etant donné l’impact qu’ont leurs décisions sur l’ensemble des classes d’actifs, utilisons les quelques lignes ci-dessous pour les analyser :
La BCE a tenu un discours extrêmement accommodant, et ce de plusieurs manières :

  • Modification de la "forward guidance" en promettant de ne pas remonter ses taux directeurs avant fin 2019 (vs été 2019 précédemment) ;
  • Lancement d’un nouveau TLTRO à 2 ans en septembre prochain ;
  • Baisse des prévisions de croissance et d’inflation plus importante qu’anticipé.

On pourrait aussi mentionner le système de "tiering" évoqué par M. Draghi depuis la réunion qui, s’il était mis en place, pourrait permettre à la BCE de baisser à nouveaux ses taux directeurs.
La réserve fédérale a, de son côté, été encore plus accommodante que la BCE relativement aux attentes de marché :

  • Fin de la réduction de la taille de son bilan en octobre de cette année ;
  • Baisse des anticipations médianes des membres de la Fed qui ne montrent plus qu’une seule hausse de taux à horizon fin 2020, alors qu’il y en avait trois auparavant ;
  • Baisse des prévisions de croissance 2019 à 2,1 % vs 2,3 % auparavant.

Ces décisions de la Fed sont surprenantes au regard de la situation économique américaine actuelle ; celle-ci a en effet peu évolué depuis le mois de septembre alors que le message de la Fed a, lui, radicalement changé.
Ces décisions sont en revanche beaucoup moins surprenantes quand on analyse l’évolution des conditions financières (et des marchés actions) durant cette période. Il est cependant légitime de se demander s’il était nécessaire d’aller aussi loin lors de la dernière réunion, alors que les conditions financières s’étaient déjà largement améliorées depuis le début de l’année.
L’environnement macroéconomique a, lui, eu plutôt tendance à s’améliorer au cours des dernières semaines avec des chiffres rassurants en provenance de Chine, ce qui est cohérent avec la forte relance fiscale, budgétaire et monétaire mise en place depuis plusieurs mois ; cette amélioration n’est sans doute pas terminée. La zone Euro semble, elle, se stabiliser, et ce même si
le secteur automobile allemand continue de peser sur la zone dans son ensemble ; nous pensons toutefois que les révisions négatives sur la croissance Euro sont maintenant derrière nous.
Que faire dans ce contexte ? Avec une dynamique de croissance qui se stabilise, un risque inflationniste faible et des banques centrales extrêmement accommodantes, nous avons ici un cocktail a priori très favorable aux actifs de rendement dans leur ensemble. Cette situation est d’ailleurs également favorable aux actifs actions tant que les risques exogènes restent contenus. Enfin, étant donné la très forte baisse des rendements des actifs sans risque et une situation macroéconomique en amélioration, ceux-ci pourraient remonter légèrement dans les semaines qui viennent.

Orientations et Stratégie n°200 - Avril 2019

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