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Flash élections présidentielles 2017 – Le risque plane toujours sur la campagne.

Le 19 avril 2017  

Si les marchés semblaient récemment moins focalisés sur le thème des élections françaises, la convergence dans les derniers sondages des scores des quatre premiers candidats vers des niveaux compris entre 24% et 18%, rend l’issue du premier tour de la Présidentielle très incertaine.

Si les marchés semblaient récemment moins focalisés sur le thème des élections françaises, la convergence dans les derniers sondages des scores des quatre premiers candidats vers des niveaux compris entre 24% et 18%, rend l’issue du premier tour de la Présidentielle très incertaine.

Quels risques liés à l’élection d’un eurosceptique ?

Les différentes publications des bureaux de recherche proches des marchés assignent à l’élection d’un candidat eurosceptique en France une probabilité d’environ 20%. Nous considérons pour notre part que cette probabilité s’accroit désormais légèrement vers 25%.

Si le risque que ce candidat mette réellement en œuvre un programme de sortie de la zone euro est plus faible, il demeure malgré tout non nul (ou pouvant être anticipé par les marchés comme non nul).

L’impact qu’aurait l’élection d’un candidat favorable à la sortie de la France de la zone euro est difficile à évaluer, mais il semble hautement probable que cela engendre un fort mouvement de stress sur l’ensemble des marchés européens. Nous avons de notre côté retenu un scénario dans lequel l’écart entre les taux français et allemand passerait de 65 points de base à 200 points de base, les marchés actions seraient en forte baisse (-20% sur le CAC 40) et l’Euro lui aussi chuterait violemment. Cf. notre premier Flash élections en date du 24 mars

Faut-il se protéger du risque « France » ?

Ces hypothèses, certes discutables mais assumées, la question est de savoir comment limiter l’amplitude de l’impact négatif dans les portefeuilles, tout en conservant une structure d’allocation correctement exposée en cas de non-occurrence de ce risque ?

La réponse à apporter à cette question dépend évidemment de chacun des portefeuilles considérés mais nous semble pencher pour le oui. En effet, en considérant les niveaux de marché actuels plutôt élevés et ce qu’il nous semble être une faible prise en compte de ce risque politique de manière générale par les marchés (faible niveau de volatilité, faible niveau de couverture, etc…), le risque nous semble aujourd’hui dissymétrique en défaveur de l’investisseur. Cela ne veut pas dire que nous pensons qu’un candidat eurosceptique arrivera au pouvoir au lendemain du second tour mais qu’aujourd’hui les marchés ne nous rémunèrent pas assez pour que nous ne prenions pas en compte cette possibilité.

Un contexte économique toujours fondamentalement favorable

Cet évènement binaire mis de côté, il faut saluer la force des chiffres macroéconomiques de manière générale au cours du mois de mars. Ceux-ci semblent confirmer une accélération de la croissance globale durant ce 1er trimestre, ce qui a d’ailleurs aidé les taux courts allemands à revenir vers des niveaux moins extrêmes au regard de leur fondamentaux.

Le mois de mars a aussi été marqué par des chiffres d’inflation décevants en zone euro, ce qui est venu mettre un frein aux rumeurs de réduction plus précoce du programme de soutien de la BCE et explique le recul des taux d’Etats constaté depuis un mois. Cela justifie également le fait que les obligations d’entreprises restent toujours très recherchées.

Attention à ce que la fin du trimestre et la fin des effets de base d’inflation positifs ne viennent engendrer quelques prises de profits sur toutes les thématiques inflationnistes.

Ce phénomène, couplé au risque de déception quant à la réalisation du programme de M. Donald Trump, est aussi l’une des raisons qui nous poussent à adopter une posture défensive avant les élections françaises.

Nous favorisons aujourd’hui les actions de préférence européennes, les actifs émergents (actions et taux) et nos poches obligataires restent sous-exposées en duration sur les obligations d’Etats.

Nous communiquons régulièrement avec vous sur ce sujet d’ici l’échéance de mai prochain, afin de vous tenir informés de notre appréhension de la situation et de l’évolution de notre stratégie de gestion au sein des portefeuilles. Vous retrouverez toutes nos convictions de gestion et notre scénario macroéconomique détaillé dans le numéro d’avril d’Orientations & Stratégie.